Et si vous étiez victime de bore out ? Tout le monde a déjà entendu parlé de burn out, mais le terme bore out, souvent considéré comme son opposé, est encore trop méconnu.
Dans cet article, vous apprendrez :
- Ce qu’est le bore out ;
- Les 3 signes pour le démasquer ;
- Ses 15 conséquences psychologiques et physiques ;
- Le profil type des personnes touchées ;
- La différence entre bore out, burn out et brown down ;
- Les 5 étapes pour sortir du syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui;
- Et 2 conseils pour anticiper et l’éviter…
Véritable tabou, le bore out est souvent mal vu dans la société. Pourtant il engendre de réelles souffrances… et en prendre conscience est la première étape pour faire changer les choses !
Qu’est-ce que le bore out ?
Le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui est plus communément appelé bore out. Ce trouble psychologique lié au monde du travail est souvent défini en opposition au burn out. L’un concernerait l’excès de travail, et l’autre le manque… même si la réalité est plus nuancée que cela.
Le bore out peut être lié au manque de tâches :
- En terme de quantité ;
- Ou de qualité ;
- Qui ont du sens ;
- Ou encore qui apportent une notion de défis, de challenge…
Les 3 principaux signes du bore out
Le bore out s’exprime différemment pour chaque personne. Néanmoins, il existe des signes et symptômes qui permettent de détecter facilement le bore out. Les trois signes de cette liste sont quasiment un passage obligé quand le phénomène de bore out s’installe :
À côté de ces 3 signes, il en existe d’autres qui sont en réalité les conséquences du syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui. Ils surviennent si le bore out perdure dans le temps. C’est pourquoi il est important de réagir le plus vite possible !
Les 15 conséquences personnelles du bore out
Le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui a des conséquences tant sur le plan physique que psychologique.
Conséquences psychologiques du bore out
Du côté psychologique, l’insatisfaction et la frustration liées à l’ennui peuvent mener à un cercle vicieux, entraînant une perte de volonté et de motivation progressive.
Les 6 conséquences psychologiques du bore out sont :
- Sentiment de dévalorisation et perte d’estime de soi ;
- Angoisse d’être découvert(e), que son inactivité lui soi reprochée, culpabilité ;
- Profonde tristesse avec crises de larmes ;
- Isolement social et psychologique : impression que personne ne peut le /la comprendre ;
- Sentiment d’inutilité et de vide ;
- Dépression.
Troubles physiques associés au syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui
Le bore out peut également être le déclencheur de troubles physiques, comme ces neuf-ci :
- Epilepsie due au stress ;
- Fatigue constante, épuisement ;
- Insomnie et troubles du sommeil ;
- Tremblements ;
- Problèmes de peau ;
- Troubles alimentaires ;
- Addiction et dépendances : alcool, drogue…
- Gastrite, ulcère ;
- Et 2 à 3 fois plus de risques d’avoir un accident vasculaire (selon l’étude « Bored to death »)
Répercussions sur le plan social et professionnel du bore out
Et à côté de ces conséquences personnelles, le bore out possède également un impact sur le plan social et de l’entreprise.
- Risque plus élevé de congé de maladie ;
- Faible loyauté à l’entreprise ;
- Charge financière pour l’employeur.
Qui peut être touché par le bore out ?
Dans les victimes du syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, 3 profils types se retrouvent fréquemment.
- Les salarié(e)s « mis(es) au placard », qui se retrouvent sans affectation ;
- Les employé(e)s surqualifié(e)s pour leur poste ;
- Les personnes qui souhaitent s’investir davantage dans leur travail et ont des attentes supérieures à ce que leur entreprise et leur poste peut leur offrir. Typiquement de jeunes diplômé(e)s en recherche d’épanouissement professionnel.
Bore out, burn out et brown down
Ces trois termes aux consonances anglaises vous sont mystérieux ? Voici leurs caractéristiques principales pour ne plus les confondre.
Bore out et burn out
Le burn out serait en quelque sorte l’inverse du bore out. Dans ce cas-ci, la personne croule sous le travail. Elle tente souvent de minimiser cette surcharge, qui pourtant engendre beaucoup de stress.
Bore out ou brown down ?
Avez-vous déjà entendu le terme « brown down » ? Encore plus méconnu que le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, il est parfois confondu avec celui-ci. Pourtant, ces deux pathologies liées au monde du travail sont différentes. Là où le bore out est lié à l’ennui, le cœur du brown down est le manque de sens.
Celui-ci peut se décliner de différentes façons :
- Manque de compréhension sur la valeur et le sens de votre travail, sentiment d’être inutile, que vos tâches sont absurdes.
- Travail en opposition avec vos valeurs personnelles, que vos tâches sont néfastes pour le monde
Le brown down, ou « démission intérieure », a des symptômes et conséquences assez proches du burn out :
- Démotivation ;
- Désinvestissement progressif ;
- Perte de confiance en soi…
Que faire face au syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ? 5 étapes pour en sortir !
Voici 5 étapes clés pour faire face au bore out et vous en sortir pas à pas. Cela va vous demander du temps, une grande transparence et honnêteté envers vous-même… et d’oser passer à l’action !
Étape #1 pour lutter contre le bore out : Prise de conscience et acceptation
Prendre conscience de votre situation est la première étape pour faire face au syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui. Réaliser que vous souffrez d’une pathologie liée au monde du travail n’est pas toujours évident. L’introspection vous aidera à y voir plus clair et à poser des mots sur vos ressentis.
Il est possible que vous éprouviez des émotions très variées :
- Culpabilité ;
- Honte ;
- Peur de ne pas être compris(e) et/ou d’être rejeté(e) ;
- Impression d’être enfermé(e) dans une situation sans issue ;
- Colère face à vos supérieurs et/ou votre employeur ;
- Sentiment d’injustice face à votre situation…
Acceptez-les comme elles viennent, sans les juger. C’est une étape nécessaire pour apprendre à mieux gérer ses émotions.
Étape #2 : Comprendre votre syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui
Pourquoi ressentez-vous de l’ennui dans votre travail ? À quoi est lié votre bore out ? Plusieurs facteurs peuvent intervenir :
- Manque de travail ;
- Travail trop simple par rapport à vos compétences ;
- Manque d’intérêt pour les tâches que vous avez à accomplir ;
- Problème de reconnaissance et/ou de communication au sein de votre entreprise…
Étape #3 pour lutter contre le bore out : Faire le point et se reconnecter à soi
Après ces deux premières étapes centrées sur le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, avec ses liens avec votre monde intérieur et le monde extérieur, il est temps de penser à vous. Vous en tant que personne unique, complexe. Une personne qui ne se limite pas au poste que vous occupez. Il est temps de vous poser la question « Qui suis-je ? ».
- Qui êtes-vous, en dehors de votre travail ?
- Quelles sont vos passions ?
- Vos forces ?
- Votre liste de valeurs ?
- Vos objectifs ?
- Cela peut être l’occasion également pour faire un bilan de compétence.
Ces questions primordiales vous aideront à vous reconnecter positivement à vous-même. Une démarche importante en quête d’alignement et de votre mission de vie. Grâce à cette démarche, le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui devient une véritable chance : la possibilité de créer la vie qui vous ressemble.
Ma méthode de coaching CAP a justement pour objectif d’aider à répondre à cette question du « pour quoi suis-je fait(e) ». Si ce cheminement vous intéresse, n’hésitez pas à vous inscrire à la web-conférence formation offerte : « 8 étapes pour créer la vie qui vous ressemble« .
Étape #4 pour faire face au bore out : Agir
Le problème du bore out, c’est que vous êtes sans doute coincé(e) dans un cercle vicieux à la fois dévalorisant et limitant. Malgré votre souffrance face à la situation, il vous est difficile d’en parler ou de demander des tâches plus stimulantes ou plus conséquentes. Et peut-être vous sentez-vous tellement coincé(e) qu’aucune issue, que ce soit parler à vos supérieurs ou trouver un nouvel emploi, ne vous semble possible.
Pourtant, après avoir analysé votre situation intérieure (émotions, pensées) et la situation extérieure (votre travail) et votre mission de vie, il est temps de passer à la quatrième étape pour faire face à votre syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui: agir !
Soyez constructif(ve) et ayez en tête votre but : faire changer votre situation. Il vous faut donc trouver le/la bon(ne) interlocuteur(trice). Vous plaindre à vos collègues sera sans doute sans effet, et risquerait même de jouer en votre défaveur. Adressez-vous directement à votre responsable. Vous pouvez également impliquer les ressources humaines.
Cela pourrait déboucher sur plusieurs propositions constructives :
- Faire un bilan de compétences au sein de votre entreprise ;
- Vous permettre de suivre une formation en interne ;
- Évoluer vers un autre poste selon les opportunités…
Étape #5 pour lutter contre le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui : Partir
Vous avez essayé d’en parler au sein de votre entreprise ? Mais vous sentez qu’aucune solution positive ne pourrait en déboucher ? Parfois, la meilleure option face au bore out est de prendre un nouveau départ professionnel en quittant votre travail.
Après avoir fait ce bilan personnel et professionnel aux étapes précédentes, vous êtes en possession d’informations précieuses pour trouver un nouvel emploi qui vous correspond. Peut-être un job similaire à ce que vous avez déjà fait. Ou peut-être est-ce l’occasion de tenter une reconversion professionnelle.
2 conseils pour éviter le bore out
Comme il vaut mieux prévenir que guérir, en plus de ces 5 étapes, voici 2 conseils pour éviter d’arriver dans une situation de bore out.
#1 – Ne pas banaliser l’ennui
Pour éviter de vous enliser dans un syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, gardez en tête qu’il n’est pas normal de s’ennuyer au travail. N’avoir « rien à faire » ou rien de stimulant, ne devrait pas être une norme acceptable. Gardez cela en tête pour que votre voyant lumineux mental s’allume dès les premiers signes de bore out.
#2 – Prendre le temps de se connaitre et rester connecté à soi-même
Les problèmes surviennent plus facilement quand le manque de connaissance de soi et de confiance en soi sont présents. Prenez le temps de vous recentrer sur vous, de vous (re)découvrir et de faire le point sur votre mission de vie. Le job de vos rêves.
Si vous étiez sur Terre pour une raison précise, ce serait quoi ?
Le bore out est souvent mal vu, pourtant il engendre de réelles souffrances psychologiques et même physiques. Il est temps de briser ce tabou afin de construire un monde du travail plus sain et porteur de sens. Vous ne pensez pas ?
N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a fait penser à quelqu’un qui pourrait souffrir de bore out, ou si vous êtes vous-même concerné(e). Cela permettra de faire mieux comprendre la gravité de cette maladie et de faire évoluer les mentalités, une personne à la fois !
Et vous, souffrez-vous de bore out ? Si oui, avez-vous déjà envisagé le travail proposé par ces 5 étapes ? N’hésitez pas à partager votre cheminement et vos conseils personnels pour faire face au syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui.
Pour se sortir d’un bore out, il est d’abord nécessaire d’en prendre conscience, puis d’en faire part à son employeur.
D’abord, il est important d’en parler à son employeur, puis, de voir comment il est possible de s’impliquer davantage pour rendre son travail intéressant.
Chaque tâche peut devenir une source d’intérêt si l’on est pleinement appliquer pendant qu’on exerce, pourquoi ne pas essayer ?
Si le fait d’en parler à votre employeur ne suffit pas, pourquoi ne pas se tourner vers les autres pour se rendre plus utile ? Ou encore envisager un changement de travail pour vous sentir à votre meilleure place ?
4 Responses
pour compléter : La prévention du mal-être au travail : burn-out, bore-out, brown-out : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/la-prevention-du-mal-etre-au-travail-burn-out-bore-out-brown-out
Je suis AESH et je m’ennuie tellement chaque jour que cela en devient insupportable. La plupart de mes collègues se plaignent d’en avoir trop à faire, les autres semblent se contenter de la situation. Je travaille dans le second degré, je suis assise auprès de l’élève en situation de handicap que j’accompagne, toute la journée. Je dois me faire la plus discrète possible, pour ne pas déranger le cours (ce que je comprends, mais c’est parfois difficile et surtout un peu humiliant). Il y a très très peu de choses à faire. Je suis censée copier ses cours, mais en réalité l’enseignement en collège a bien changé ces dernières années et beaucoup fournissent des textes à trous (même en 4e et 3e). Je réexplique les consignes, reformule, réexplique le cours (de bon coeur mais ce n’est pas censé être dans mes missions, je le fais aussi pour me sentir utile), mais mon élève n’a clairement pas le niveau pour être en 4e ordinaire. Je me retrouve tiraillée entre le prendre par la main et lui faire les exercices, ce qui est inutile puisqu’il n’a pas les capacités pour apprendre à les réaliser, ou attendre que le prof passe à la correction. J’ai l’impression de passer mon temps à attendre, notamment pendant les explications, les passages à l’oral. Je ne suis presque jamais prévenue en cas d’absence à de collègues enseignants ou de changements d’emplois du temps ou de salles. J’ai une licence et je suis en master en études à distance pour devenir prof des écoles, je me raccroche à ce projet pour « tenir » mais j’ai le sentiment d’être mal vue par mes collègues moins qualifiées (beaucoup sont larguées car elles ont le niveau brevet) et par certains profs qui se complaisent dans l’idée que les AESH sont stupides et à surveiller comme les élèves. C’est ma 4e année et je souffre de plus en plus de ma situation professionnelle, d’autant plus que nous sommes très, TRES mal payées (SMIC horaire et temps partiel imposé, je suis largement sous le seuil de pauvreté) et qu’il n’y a aucune évolution professionnelle possible, ni d’évolution en terme de salaire : mes collègues ayant 10-15 ans d’ancienneté sont aussi peu payées que moi ! Même les élèves nous considèrent comme des idiotes. Une de mes collègues était ingénieure auparavant, elle souhaitait avoir plus de temps à consacrer à ses enfants et est devenue AESH, elle regrette et s’ennuie, mais nous sommes coincés dans des CDD de 3 ans, avec des indemnités chômage ridicules en cas de rupture conventionnelle, qui ne sont de toutes façons jamais acceptées…
Je me sens méprisée, triste, je ne sais plus quoi faire de mon esprit pendant ces heures assise à chuchoter et à me rendre invisible… et j’aimerais tellement me lever le matin pour faire un métier dans lequel je puisse utiliser mes compétences, autre que la compétence « se rendre invisible ». Je lève mon fils à 6h15 tous les matins pour être à l’heure à un job dans lequel tout ce qu’on exige de moi, c’est de me faire petite. Je suis d’un naturel calme et discret, mais je suis si peu stimulée intellectuellement que j’ai l’impression de me dissoudre complètement.
Si d’autres AESH passent ici… je compatis !!!
Merci pour votre partage. Le choix d’une reconversion professionnelle n’est pas toujours simple à faire, il peut alors être bon de prendre le temps de considérer ce qui importe le plus pour nous, les aides qui pourraient exister, ou même les adaptations que l’on pourrait mettre en œuvre dans son poste actuel !
A plus de 55 ans, on considère que la personne ne peut plus être en bore ou brown-out car « elle doit savoir s’occuper seule »… Ce qui est le cas chez elle mais dans l’entreprise ? Quelqu’un qui se fixe des challenges et des défis à l’extérieur de son travail avec des actions qui ont du sens, peut très bien en manquer sur son lieu de travail … Il peut avoir un fort sens du collectif et ne pas comprendre pourquoi il n’est pas employé à sa juste valeur pour rendre service au collectif avec ses compétences et ses valeurs ? Pourquoi se rendre au travail pour du vide … Pour un salaire certes … mais cela ne suffit pas à occuper utilement les journées ! La réforme des retraites qui va encore rallonger les carrières peut faire de sérieux ravage parmi les gens qui sont déjà en situation de Brown ou de bore-out ! Situation desquelles, ils n’arrivent pas à sortir car le marché du travail les refuse : trop âgés ! Est-ce que l’on se rend compte de l’état de détresse psychologique de nos concitoyens que l’on est en train de mettre en place … La retraite progressive avait tenté d’y remédier mais … Marche arrière !