L’image de soi : comment la booster ? Pourquoi ne pas commencer par arrêter de se dénigrer continuellement ? Se dévaloriser est un phénomène courant qu’on ne reconnaît pas toujours avant de prendre le temps de s’observer. Quelques questions suffisent pour mettre le doigt sur cette tendance nocive et voleuse d’estime de soi. T’arrive-t-il :
· de lâcher un retentissant « Quelle idiote ! » quand le paquet de coquillettes se renverse par terre ?
· de raconter à une amie que tu as loupé ton dentiste parce que tu es arrivée en retard « comme d’habitude »… ?
Eh oui, c’est déjà avec si peu de mots que l’on commence à ternir notre image de nous-même ! Par contre, les conséquences ne sont pas minimes. Si nous n’y prenons pas garde, nous devenons de plus en plus la personne que nous décrivons. Et les autres, suivant notre modèle, finissent par nous traiter comme nous nous traitons. Nous comprenons alors que ça vaut vraiment le coup d’apprendre à ne plus se dévaloriser.
Note : Cet article invité est rédigé par Virginie du blog Une chose par jour. |
Virginie Loÿ est l’auteure du blog Une chose par jour, un blog où elle partage des conseils et des outils pour se libérer des relations toxiques, abusives ou violentes et se reconstruire. Elle revendique pour chacune la liberté de choisir le chemin qui lui convient pour reprendre le contrôle de sa vie. |
Image de soi : identifier les maux qui nous rongent
Nous ne nous imaginons pas parfaites et notre discours n’est que le reflet de nos pensées. Beaucoup d’entre nous vivent à trois dans leur propre tête. D’un côté, il y a la femme idéale, celle que nous aimerions être, qui combine des petits bouts de toutes les personnes que nous admirons. Aux antipodes, celle que nous croyons être. Une femme sans cesse dévalorisée au fil de nos échecs et des incidents de la vie. Et quelque part entre les deux, se trouve notre vraie identité. Mais qu’est-ce qui nous empêche d’être juste celle-là ? Une femme en harmonie avec son image, sans aucune culpabilité ?
Une bonne image de soi se développe
Les neurosciences ont fait des découvertes porteuses d’espoir : le cerveau peut créer de nouvelles synapses, et nous avons toutes la capacité de nous transformer par l’apprentissage, même après une vie de dénigrements ! En plus, ce n’est pas si compliqué. C’est en modifiant nos habitudes au quotidien que nous pouvons activer ces transformations. C’est ce que nous verrons en deuxième partie. Auparavant, il faut avoir une vision claire de la situation dans laquelle on se trouve.
Une bonne image de soi ne vient pas des autres
Chaque enfant construit son image en fonction du regard des autres. Elle veut briller aux yeux de ses parents et de Madame Leblanc, la maîtresse de la classe. Aujourd’hui, adulte, ce sont ses supérieures hiérarchiques et parfois même ses amies, qui définissent sa valeur.
Bref, sans cesse en décalage par rapport aux attentes des autres — réelles ou imaginées —, et celles que nous nous créons, il est temps de comprendre qu’il n’y a qu’un regard qui compte, c’est celui que nous nous portons à nous-même. Car nous sommes bien les seules à vivre avec la dissonance causée par ces multiples images.
Repérer sa tendance à se dévaloriser
On a beau lire qu’il faut éviter de se dénigrer et de se comparer, c’est plus facile à comprendre intellectuellement qu’à appliquer tous les jours. Nous sommes des êtres de jugement : nous évaluons tout, tout le temps, et c’est grâce à cette exceptionnelle qualité que nous sommes en vie en tant qu’êtres humains. Mais juger, jauger ou évaluer ne signifie pas se dévaloriser. Inutile de se revoir à la baisse.
À mon avis, il est intéressant de prendre le temps de s’observer pour repérer son propre fonctionnement en s’attachant à 3 éléments :
– les paroles dévalorisantes du quotidien,
– les ruminations,
– les fréquentations qui ternissent l’image de soi.
Tu peux choisir de consacrer une semaine, par exemple, à relever ces paroles « spontanées » qui décapent l’estime de soi. Pour approfondir, faire un bilan par écrit fournit une bonne base de réflexion. J’y reviens en deuxième partie.
Ressasser : la spirale du dénigrement
Les effets d’une mauvaise image de soi sont pernicieux, car ils sont souvent liés à la rumination. Notre cerveau crée des liens entre les événements et les émotions associées. Plus nous reproduisons les mêmes schémas, plus ces connexions sont renforcées. Rumination et dévalorisation vont de pair.
Image de soi : 3 clés pour arrêter de se dénigrer
Quelles sont les pratiques à appliquer afin de cultiver une bonne image de soi ?
Mieux vaut, à mon avis, accepter que nous continuerons à nous comparer… car c’est aussi grâce à cette évaluation permanente que nous pouvons progresser. Ce qu’il est souhaitable d’introduire dans sa vie, c’est davantage de neutralité bienveillante, voire de positivité.
1 . Arrêter de se dénigrer en parole
Si tu as constaté au cours de ta semaine d’observation que tu utilisais beaucoup le dénigrement verbal, je n’ai malheureusement aucun remède miracle à proposer. La seule chose qui marche pour moi, c’est purement et simplement de décider d’arrêter de me parler de manière dévalorisante.
Cela demande de l’entraînement, et peut-être un petit Post-it sur le miroir de la salle de bain pour te souvenir de ta décision dès le matin. Ensuite, dans la pratique, cela consiste à ne plus renforcer ton discours par des commentaires négatifs.
Au début, tu peux t’interrompre en cours de phrase, quand tu t’aperçois que tu vas la terminer avec « comme d’habitude » ou « je suis nulle ». Si c’est trop tard, ajouter une remarque, à voix haute de préférence, ancre dans ton cerveau les changements que tu es en train de mettre en place.
Les locutions « … et ce n’est pas grave », « Ça arrive à tout le monde », « Non, on n’est pas nulle pour si peu » ou « … et j’ai décidé de ne plus dire de telles choses » sont des exemples qui fonctionnent bien pour moi.
2. Ne plus se dévaloriser en pensée
L’intérêt de la démarche précédente est que, d’office, elle réduit les spirales de dénigrement et de pensées négatives. Un peu comme si nous évitions de frotter l’allumette qui met le feu aux poudres. Toutefois, si tu lis cet article, tu es certainement motivée pour ne pas rester en surface dans ton développement. Pour approfondir, tu peux te servir d’un bilan écrit.
Je te propose de te poser la question « Comment je me trouve ? » et de classer tes réponses en cinq colonnes. Tu peux aborder le sujet d’une manière générale, ou sur un aspect précis de ta vie : comme employée, comme maman, dans ta forme physique, avec tes amies, etc. Les deux premières colonnes sont consacrées aux jugements positifs et négatifs. Quand tu as listé tout ce qui te vient à l’esprit, je t’invite à reprendre chaque point négatif en répondant aux interrogations suivantes (les 3 dernières colonnes) :
– d’où te vient cette pensée (Est-ce que c’est ta mère qui t’a toujours dit que tu étais raide comme un manche à balai ?)
– est-ce que cette pensée est valide ? (Non, le manche à balai est beaucoup plus raide que toi.)
– et surtout : est-ce important et bénéfique pour toi de la garder ? (Non, tu es comme tu es, et en plus, tu vas à la Zumba 😊)
Les éléments de ta première colonne (points positifs) t’offrent un éclairage bienveillant pour cette introspection.
3. Éviter les fréquentations dévalorisantes
Grâce à ton bilan, tu as pu identifier des personnes qui ont la capacité de jeter de l’huile sur le feu de tes dénigrements. On ne peut pas s’éloigner de tout le monde, mais tu as désormais des éléments pour faire le tri parmi les remarques que tu acceptes d’entendre. À toi de choisir, ensuite, si tu préfères prendre de la distance, quand tu le peux, ou demander à cette personne de ne plus faire certains commentaires. Tu peux aussi choisir de gérer ces critiques avec un œil intérieur bienveillant, en ne donnant pas le pouvoir aux autres d’influencer tes émotions.
En conclusion, ce qui est fabuleux, c’est qu’il n’est ni impossible ni difficile d’améliorer son image de soi. En prenant conscience de nos schémas mentaux de dévalorisation, nous gagnons toujours de la valeur à nos yeux. Certaines pensées dénigrantes se dissolvent d’elles-mêmes sous la lumière du projecteur, d’autres se gomment en instaurant des petits changements. Quant aux plus profondes, nous les connaissons désormais et savons ce que nous devons travailler. Et finalement, il y en a moins que nous pensions !
Si tu veux reprendre le contrôle de ta vie, mais tu te sens bloquée dans tes choix, n’hésite pas à télécharger le plan en 3 étapes pour tout recommencer sans peur. Ce guide-exercice te permettra d’identifier et classer tes peurs, et de reprendre confiance en choisissant des actions appropriées.
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Et toi, as-tu déjà réfléchi à ta manière de te parler ? As-tu fait des changements et remarqué des résultats dans ta vie ? Et dans la même dynamique, pour apprendre à s’aimer soi-même, va vite lire notre article !