Syndrome de l’imposteur : le comprendre et s’en débarrasser

Si vous ne vous sentez pas légitime à exercer une activité quelle qu’elle soit – professionnelle ou personnelle – si vous avez toujours le sentiment que vos succès ne sont pas mérités ou qu’ils sont le fruit du hasard, il est possible que vous souffriez du syndrome de l’imposteur. Pas de panique : ce n’est pas une maladie grave au sens médical… Mais elle peut franchement vous pourrir la vie.

Si vous doutez de vous et de ce que vous accomplissez, lisez cet article : il est pour vous !

Le syndrome de l’imposteur, c’est quoi ?

Aussi appelé syndrome de l’autodidacte ou complexe de l’imposture, le syndrome de l’imposteur est une forme de doute maladif qui pousse à minimiser ses réussites. Les personnes qui en sont victimes ne se sentent pas légitimes malgré tout ce qu’elles accomplissent. Ce syndrome peut se manifester dans le domaine professionnel – quand une personne est appelée à exercer des tâches sur lesquelles elle n’est pas formée – mais aussi personnel – dans un couple, si l’un des deux membres est considéré comme plus beau, plus intelligent ou plus doué que l’autre.

D’après Pauline Rose Clance, dans son livre Le complexe d’imposture, ou, Comment surmonter la peur qui mine votre réussite, 60 à 70 % des personnes douteraient, à un moment ou à un autre de leur carrière, de la réalité ou de la légitimité de leurs succès. Ces pensées négatives sont généralement dépassées par une certaine clairvoyance, mais elles peuvent aussi se renforcer et devenir invalidantes. C’est le syndrome de l’imposteur.

Celles et ceux qui en souffrent ont la sensation d’être des fraudeurs. Ils pensent devoir travailler toujours plus pour justifier leur place et ont du mal à accepter la reconnaissance qu’on leur donne. Si vous souffrez du syndrome de l’imposteur, vous avez certainement peur d’être « démasquée » un jour. Comme si votre travail, votre réussite ou votre salaire n’étaient pas vraiment mérités.

Syndrome ou maladie ?

Mais alors, le syndrome de l’imposteur est-il une maladie ? La notion de maladie fait effectivement débat, et les chercheuses Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes, à l’origine de ce concept, regrettent a posteriori d’avoir utilisé le terme de « syndrome ». Elles préfèrent parler d’une « expérience » que 70 % de la population aurait déjà vécue.

Facteurs pouvant favoriser le syndrome de l’autodidacte

Plusieurs facteurs peuvent conduire au syndrome de l’autodidacte. Si le manque de confiance en soi en est une des causes principales, d’autres éléments peuvent avoir leur importance :

• L’accès à un poste par “hasard” (départ d’un collègue précipité ou inattendu, changement d’organisation) ;

• manque de formation / diplôme / certification officielle ;

• suspicion des autres (notamment dans le cas d’un accès à une fonction par réseau / piston) ;

• critiques qui trouvent un écho au manque de confiance en soi : “tu n’es pas assez…”, “tu es trop…”.

À noter : les personnes à “haut potentiel” ou “surdouées” sont plus susceptibles que les autres profils d’être victimes de ce syndrome car elles sont souvent hypersensibles et souffrent du décalage qu’elles ressentent entre ce qu’elles sont et ce qu’elles montrent d’elles.

Suis-je touchée par le syndrome de l’imposteur ?

Déterminez si vous êtes concernée par le syndrome de l’imposteur grâce à l’échelle de Clance, mise en place par Pauline Rose Clance. Répondez aux questions de ce document et comptez simplement vos points.

Si le total est de 40 ou moins, vous avez peu de caractéristiques de l’imposteur ; si le résultat est entre 41 et 60, vous avez une expérience modérée du phénomène de l’imposteur ; un score entre 61 et 80 signifie que vous avez des sentiments d’imposteur ; et un score supérieur à 80 signifie que vous expérimentez fréquemment le phénomène de l’imposteur. Plus le score est élevé, plus le syndrome de l’imposteur interfère souvent et lourdement dans votre vie.

Se débarrasser du syndrome de l’imposteur en 3 étapes

Le syndrome de l’imposteur est avant tout un frein lié à des blocages internes. Si le test a révélé que vous en faites souvent l’expérience, il est temps d’y faire face pour qu’il ne prenne plus le contrôle de votre vie. Pour dépasser ces sentiments limitants, voici 3 étapes qui me semblent essentielles.

Étape 1 : Comprendre ce qui vous entrave

La première étape est la plus importante, car c’est elle qui va conditionner la réussite de votre combat. Il s’agit de comprendre, de mettre des mots sur les difficultés que vous rencontrez.

• Quand ressentez-vous le syndrome de l’imposteur ? Dans quelle situation (professionnelle ou personnelle) ? Dans quel type d’activité ? Avez-vous un manque de confiance en vous sur ce terrain ?

• Qu’est-ce que ce sentiment fait naître en vous ? Vous sentez-vous freinée, incapable, illégitime ?

• Comment se manifestent ces pensées ? Avez-vous déjà abandonné quelque chose que vous aimiez à cause de ce syndrome ?

Répondez à ces questions pour mieux comprendre ce qui vous freine. Mettre des mots dessus, c’est déjà un premier pas pour prendre du recul et alléger ce poids mental qui, bien souvent, n’existe que dans l’esprit. Une fois posé sur le papier, il perd déjà de son emprise.

Étape 2 : Gagner en assurance grâce à une certification ou un diplôme

Parfois, il est difficile de se débarrasser totalement du syndrome de l’imposteur, malgré tous les efforts que vous pouvez faire. Vous savez au fond que vous êtes compétente, mais ce doute persistant vous empêche de vous sentir pleinement légitime. Dans ces moments-là, obtenir une reconnaissance officielle, comme une certification ou un diplôme, peut-être un véritable soulagement. Avoir une validation extérieure vous rassure, vous apaise et vous donne enfin cette légitimité que vous attendiez.

Deux options s’offrent à vous :

1. vous former, pour acquérir de nouvelles compétences
2. faire un bilan de compétences pour valoriser celles que vous possédez déjà.