Si le livre 3 kifs par jour est souvent réduit à ce rituel, Florence Servan-Shreiber décrit plus largement dans son livre les différents enseignements qu’elle a appris durant sa quête du bonheur.
3 kifs par jour est bien plus un livre qui présente la psychologie positive et ses enseignements, que la présentation d’un rituel. Elle parle de bonheur, de ce que c’est, d’où ça vient, et de comment l’obtenir. Elle suit les cours et pratique les exercices de plusieurs universités américaines afin de dresser sa recette du bonheur en cinq points.
Florence Servan-Shreiber et la psychologie positive
Florence Servan-Shreiber
Florence Servan-Shreiber a multiplié les expériences professionnelles et s’est toujours portée volontaire pour vivre de nouvelles expériences. Journaliste, conférencière et autrice, elle s’est notamment intéressée à l’étude du bonheur, en se formant notamment à la psychologie humaniste et positive.
Pendant un an, elle a “enquêté” sur le bonheur et le livre 3 kifs par jour et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur est la synthèse de ses recherches.
La psychologie positive
La psychologie positive ne doit pas être confondue avec la pensée positive.
La psychologie positive est une discipline de la psychologie fondée officiellement en 1998. Issue de la psychologie humaniste, la psychologie positive s’intéresse surtout à la santé et au bien-être, et plus largement à ce qui rend les humains résilients, heureux et optimistes, plutôt qu’aux sources des psychopathologies. L’idée est qu’en étudiant pourquoi et comment certains animaux et certaines personnes surmontent mieux que d’autres les difficultés de la vie, il sera possible de trouver des moyens de développer ces qualités pour chacun d’entre nous.
A l’opposé de la pensée positive, la psychologie positive est une science étudiée au sein de plusieurs universités, notamment aux États-Unis, en Californie (où Florence Servan-Shreiber a étudié) et en Virginie.
La recette du bonheur
Nous ne sommes pas tous égaux face au bonheur. Tel est le constat initial du livre. Mais il est possible – à l’aide d’un arsenal de techniques et d’une bonne dose de connaissance de soi – de tendre vers le bonheur. Voici comment.
1/ Apprendre à jouer avec ses cartes
D’après Florence Servan-Shreiber, notre capacité au bonheur dépend à :
- 50% de notre patrimoine génétique
- 10% des facteurs extérieurs : le soleil, les sous, les amis…
- 40% de notre comportement et de notre regard sur les événements qui jonchent notre vie
C’est sur ces 40% qu’il s’agit d’intervenir pour booster notre capacité au bonheur.
2/ Choisir ses lunettes
Opter pour l’optimisme semble ainsi la meilleure solution pour avancer heureuse dans la vie. L’optimisme consiste à s’imputer la responsabilité des causes d’un événement positif – c’est parce que je suis bonne cuisinière que le repas s’est bien passé hier soir – tout en attribuant les situations négatives à une cause extérieure à soi – c’est parce qu’il a plu que le pique-nique s’est mal déroulé et ce n’est pas grave car on en refait un la semaine prochaine !
Apprendre l’optimisme :
Pour parvenir à développer son optimisme, il y a plusieurs solutions.
∗ La première consiste à démontrer que ce que l’on croit est incorrect. Autrement dit, questionner ses pensées et s’imposer des preuves de son pessimisme.
“Je ne me souviens jamais du nom des gens.” Vraiment ? Il me semble pourtant que je me souviens du nom de mes amis, de ma famille. N’est-ce pas plutôt parce que je suis fatiguée que le nom de cette personne en particulier a sauté dans mon esprit ?
∗ La deuxième consiste à trouver des alternatives. Tout n’est pas toujours et surtout, pas seulement, de sa faute.
Si je perds mon emploi, il est possible que ce soit dû à mon incompétence mais pas seulement. Peut-être le climat économique n’était-il pas le bon ? Peut-être que mon chef ne m’appréciait pas parce que je suis une femme ou que je suis jeune (ce qui n’est pas de mon fait mais du sien) ? Peut-être ne suis-je pas à mon aise dans une grosse entreprise et qu’une petite structure me correspond mieux ?
∗ La troisième consiste à questionner les conséquences de ces actes.
Si je ne suis pas allée courir ce matin, ce n’est pas forcément parce que je suis nulle, incapable et que c’est pour ça que je ne maigrirai jamais. Peut-être n’ai-je tout simplement pas eu la motivation d’aller courir ce matin. C’est tout. La portée de cet acte n’a pas à être universelle et à tout remettre en cause. Je pourrais aller courir demain, voilà tout.
∗ La quatrième et dernière solution pour apprendre à devenir optimiste que propose Florence Servan-Shreiber est de trouver le bénéfice caché. Les aspects positifs qui se cachent derrière une expérience négative.
OK, cette cliente vient de me tourner le dos. Mais cette cliente était très exigeante – limite compliquée : c’est certainement mieux que nous arrêtions dès maintenant de travailler ensemble car j’aurais certainement perdu du temps (et donc de l’argent) en travaillant avec elle à terme.
3/ Connaître sa monture
Selon Florence Servan-Shreiber, la troisième étape pour atteindre le bonheur consiste à apprendre à se connaître et à miser sur ses atouts. Cela a deux aspects : le premier consiste à trouver sa vocation, le deuxième, à profiter du voyage plutôt que de la destination.
Sur ce blog, la vocation et l’alignement entre son soi, ses valeurs et ses actions sont des sujets qui sont souvent abordés. On a notamment parlé de l’ikigai, concept japonais qui consiste à trouver sa vocation première. Mais l’auteure évoque de son côté le test du Via Characters (en anglais) qui étudie les forces de caractère et les vertus et qui permet de connaître ses valeurs et de les mettre en avant. Ce test peut être un bon préalable à un bilan de compétences.
“Quand nous aurons un enfant, je serais heureuse.” Cette phrase a deux limites : d’une part, le bonheur éprouvé grâce à un événement extérieur n’est pas durable. Dans 3 kifs par jour, Florence Servan-Shreiber parle de plusieurs études montrant qu’une fois l’objet du bonheur espéré atteint, le bonheur lié à l’événement ne dure pas. D’autre part, cela signifie que la personne qui pense ainsi ne profite pas du présent – projetant son bonheur dans le futur. D’après l’autrice, le bonheur vient du voyage bien plus que de la destination.
4/ Se connecter
Le bonheur ne vient pas seulement de soi, il vient aussi de ses relations – amis, couple, famille, collègues. Les personnes les plus heureuses auraient au moins 5 amis à qui ils peuvent se confier sans filtre. Pour bien se connecter, la communication non violente (ou CNV) est une des clés données par l’auteure.
5/ Inventer ses propres rituels
Pour changer et adopter une autre façon de voir la vie, Florence Servan-Shreiber propose de créer ses propres rituels pour aimer son maintenant. En voici quelques-uns :
- Écrire un journal
- Se dépenser trois fois par semaine
- Pratiquer des activités de médiation : yoga, méditation, pleine conscience
- Récupérer
- Ranger
- Se récompenser
- …
3 kifs par jour
Le rituel des 3 kifs par jour est un petit rituel mis en place par Florence Servan-Shreiber pour muscler la capacité à être positif et empli de gratitude dans sa vie. C’est le point d’orgue de son livre.
Définition d’un kif
Un kif est un moment de bonheur mais pas seulement ! C’est un instant ou une situation qui incite à remercier quelqu’un en particulier ou la vie en général. |
Cela peut être un plaisir brut – comme manger une glace, boire un verre de vin, faire l’amour – ou ce que l’auteure appelle un “moment de grâce”.
Un moment de grâce c’est un moment durant lequel l’activité vous absorbe tellement que vous vous sentez entraîné dans un flux. |
Les caractéristiques d’un moment de grâce sont :
- La tâche entreprise est réalisable, mais constitue un défi et exige une aptitude particulière
- On est concentré
- L’activité en cours fournit un feedback immédiat (il est facile de savoir ce que la pratique a donné)
- On est engagé profondément et aucune sensation d’effort n’est ressentie
- On éprouve la sensation de contrôler ses actions
- La cible visée est claire
- On s’oublie soi même
- On perd la notion du temps
3 kifs par jour
Selon Florence Servan-Shreiber, sélectionner 3 kifs par jour revient à muscler sa gratitude et à pratiquer la pleine conscience. Il s’agit de les penser, de les écrire dans un carnet, ou de les partager à voix haute. Cette dernière pratique est un moment de partage important.
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Au final, le livre 3 kifs par jour et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur est un livre qui va bien au-delà de la simple présentation d’un rituel. C’est une superbe initiation à la psychologie humaniste et positive que je vous invite à découvrir si vous aimeriez découvrir comment atteindre le bonheur