Le lien corps-esprit existe-t-il vraiment ? C’est en tout cas ce qu’affirment 14 experts (chercheurs, médecins psychiatres/psychologues, professeurs, dirigeants de laboratoires et d’associations) dans Les Pensées qui soignent. Cet ouvrage collectif, dont la rédaction a été chapeautée par Christophe André et Michel Le Van Quyen, nous présente les récentes avancées concernant cette dimension bien réelle, mais qui reste encore plutôt mystérieuse pour la science.
Cet article est rédigé par une invitée, Aurélie. Parce que son but est de partager des méthodes et des outils de mieux-être et de bien-être, Aurélie a décidé de créer le blog La Boîte à ressources, pour participer à la diffusion de sources inspirantes. Des sources nouvelles ou intemporelles, sans lesquelles elle aurait elle-même été moins armée pour comprendre, avancer et grandir. |
La mécanique du lien corps-esprit
C’est désormais prouvé : notre façon de penser transforme en profondeur notre cerveau. Trois grands axes de développement, des explications simples (mais pas simplistes), des exemples parlants, des schémas scientifiques très clairs et des dessins humoristiques : vous saurez tout sur ce nouveau pan de la médecine. Alors, prêtes pour un tour d’horizon des nouvelles pratiques médicales dites « complémentaires » ?
Le lien Santé-Émotions
Commençons par le commencement. Comment le corps agit-il sur l’esprit et vice-versa ? Par le biais des émotions. Le stress est l’exemple le plus flagrant de cette passerelle entre les pensées et les réactions physiques. Une situation se présente, nous la percevons comme dépassant nos capacités, et cela déclenche toute une série de réactions physiologiques, pour fuir ou combattre physiquement.
C’est lorsque ces mêmes réactions sur notre corps deviennent chroniques, qu’elles entraînent des effets néfastes : des maladies cardiovasculaires à la modification de l’expression de nos gènes. À l’inverse, on a également prouvé que les émotions agréables (joie, gratitude, etc.) pouvaient réduire les niveaux de stress, stimuler des réactions physiques bénéfiques et allonger l’espérance de vie !
L’effet placebo
Info ou intox ? Le fait de penser qu’un traitement peut vous guérir augmente-t-il réellement l’efficacité de ce dernier ? Aujourd’hui, on constate qu’un patient sur trois réagit favorablement aux placebos (médicaments phamarceutiquement inertes). Un tiers des bénéfices d’un médicament est d’ailleurs attribué à l’effet placebo.
Comment l’effet placebo peut-il concrètement aider quelqu’un ? Par le conditionnement et la suggestion : si le médecin fait preuve d’empathie et assure que le traitement est efficace, alors le cerveau du patient peut produire lui-même des substances à même de le soulager (endorphines).
Les pratiques psychocorporelles, quésako ?
Il s’agit tout simplement des pratiques qui répondent à la théorie selon laquelle un travail sur le corps est nécessaire pour soigner l’esprit et un travail sur l’esprit est nécessaire pour soigner le corps : yoga, hypnose, massages, relaxation, méditation, art-thérapies, etc. Toutefois, il ne faut pas confondre médecine « complémentaire » (qui vient s’associer à la médecine traditionnelle) et médecine « alternative » (qui vise à remplacer les traitements classiques).
Par ailleurs, l’OMS précise que même les personnes en bonne forme doivent profiter de ces pratiques psychocorporelles. Car la santé n’est pas seulement l’absence de maladie, mais un état complet de bien-être. Il s’agit là de la médecine « intégrative » (qui vise à intégrer des pratiques saines dans un quotidien sans difficultés particulières).
Les nouvelles techniques des thérapeutes
Voici quelques techniques tirées du livre Les pensées qui soignent, qui peuvent vous accompagner !
L’avenir de la médecine
Selon Christophe André, ce n’est plus une option, c’est une obligation : la médecine traditionnelle doit intégrer ces nouvelles méthodes « complémentaires » faisant appel aux ressources mentales dont l’influence sur le corps est aujourd’hui démontrée.
S’en priver n’est plus envisageable. Alimentation, exercice physique, équilibre émotionnel : tout doit maintenant être pris en compte pour un traitement efficace.
Le neurofeedback, c’est quoi ?
Dans les années 1950, Joe Kamiya, chercheur à l’université de Chicago, se penche sur une question peu commune. Sachant que le cerveau émet de faibles champs électriques sous forme d’ondes suivant un rythme à une fréquence donnée, est-il possible d’augmenter ou de diminuer volontairement l’activité d’une aire cérébrale ? La réponse est oui.
Certaines pensées entraînent des états émotionnels modifiant l’activité cérébrale. Avec de l’entraînement, on peut dans une certaine mesure maîtriser le phénomène. Les effets ont d’ailleurs été prouvés sur… l’épilepsie !
L’hypnose, une solution à tester
On a tous en tête ce cliché : un hypnotiseur prend possession de notre esprit et nous fait faire tout et n’importe quoi. Il est temps de rétablir la vérité : l’hypnose, si elle est une pratique de spectacle, est également et surtout une pratique cognitive à part entière.
Lors d’une séance, le patient atteint un état de conscience modifié en se concentrant sur son état intérieur. Le thérapeute suggère alors des perspectives à son patient (qui peut les refuser) afin d’approcher des émotions douloureuses de façon plus sereine. |
L’EMDR, à tester urgemment !
C’est en 1987 que Francine Shapiro découvre par hasard en se promenant que lorsqu’elle bouge rapidement les yeux de droite à gauche et de gauche à droite, ses pensées désagréables s’atténuent de manière considérable.
La technique des Mouvements oculaires de désensibilisation et de retraitement de l’information (Eye Movement Desensitization and Reprocessing en anglais) est née. Même si l’on ignore encore les raisons pour lesquelles ce traitement (parfois accompagné de stimuli auditifs et tactiles) fonctionne aussi bien, les études sont catégoriques : les résultats de cette pratique sont définitifs !
La remédiation cognitive
Ce traitement combine jeux, exercices visuels et lien fort avec le thérapeute. Il permet de rééduquer la mémoire, les fonctions exécutives ainsi que visuo-spatiales et la cognition sociale chez les patients souffrant de pathologies mentales (par exemple, la schizophrénie), les empêchant de vivre normalement au quotidien.
Les 6 changements de style de vie
Pour faire grandir ce lien entre corps et esprit, voici 6 changements à opérer.
S’adonner à la méditation
Loin d’être une pratique religieuse et purement spirituelle,la méditation se décline aujourd’hui en version laïque et thérapeutique et c’est avant tout un entraînement de l’esprit qui passe par… le corps.
Prendre quelques minutes, respirer et être à l’écoute de son corps et du monde extérieur sans jugement : voici les fondamentaux de cet outil aux multiples avantages ! Augmentation des émotions positives ainsi que de la douceur envers soi et les autres, diminution des ruminations et rechutes dépressives, renforcement du système immunitaire et même… modification de l’expression des gènes !
Les actions sur la consommation
La profusion n’est pas toujours synonyme de bien-être et dans nos sociétés, cela en devient même une agression. Trop de « vols d’attention », d’interruptions régulières, de sollicitations, partout, tout le temps et nous sommes épuisées.
Il faut donc instaurer une hygiène psychologique qui commence par prendre du temps pour soi pour s’éloigner des « pollutions sociales » et, par un effet de balancier, réintroduire des moments où ne rien faire d’autre que de se sentir exister, sans image, sans action, sans musique… L’instant présent peut-être très fort.
Changer, mais comment ?
C’est une question que l’on se pose souvent. Changer, c’est avant tout une affaire de façon d’agir, de façon de penser et de façon d’éprouver nos sensations et émotions. C’est tout le sujet des Thérapies comportementales cognitives (TCC) qui mêlent pratiques d’exposition (« faire avec ») et pratiques d’innovation (« faire autrement ») pour aider un sujet à surmonter, une difficulté, un problème, une anxiété, une angoisse, une phobie… Tout ce qui nous empêchent d’avancer, en somme !
Manger moins : les vertus du jeûne
Le jeûne, en voilà un défi. Surtout si l’idée de sauter le moindre repas vous panique… Sachez que cette pratique, dans un environnement adapté et contrôlé, a de nombreuses vertus ! Parmi elles : l’augmentation de la longévité des cellules, un accroissement de la vigilance, une amélioration de l’humeur, la dégradation de cellules « anormales »… Il ne s’agit donc pas d’un régime terrifiant, mais d’une restriction choisie qui déclenche une multitude d’effets physiologiques bienfaisants pour notre corps.
La musicothérapie
C’est bien connu, la musique adoucit les… humeurs, mais maintenant, c’est scientifiquement prouvé ! Du fait de sa composition multiple (langage, rythme, ondes, etc.), elle permet de stimuler les interactions entre cerveau gauche et cerveau droit, mais aussi de renforcer les connexions entre les différentes zones cérébrales et d’augmenter la production d’endorphines (plaisir) et de dopamine (récompense).
Grâce à tous ses pouvoirs, la musique favoriserait la rééducation neurologique, les facultés motrices, la réorganisation neuronale et le développement psychoaffectif et cognitif.
Le pouvoir des mots
On connaît le pouvoir des maux, mais connait-on assez le pouvoir des mots ? Ces petits vecteurs de communication portent en eux autant d’informations que d’émotions. À l’oral, nommer nos difficultés réduit l’activité de l’amygdale (siège des émotions). Cela permet aussi d’activer l’activité du cortex préfrontal (siège du contrôle des émotions).
À l’écrit, les bénéfices de tenir un journal intime ne se font pas attendre : écrire permettrait de réorganiser nos idées, notre histoire, et d’éclaircir nos pensées en les extirpant du brouillard émotionnel. Enfin, lire des ouvrages de développement personnel ou des romans permettrait d’augmenter notre empathie et notre compréhension du monde. À vos bouquins !
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Toutes ces nouvelles pratiques psychocorporelles sont autant de nouvelles pistes d’exploration pour les chercheurs et d’opportunités pour nous toutes d’augmenter activement notre bien-être au quotidien !
Laquelle de ces pratiques seriez-vous prêtes à tester ? Avez-vous déjà approuvé l’une d’entre elles ?