Le burn out est-il une maladie professionnelle ? Quels sont les droits auxquels peuvent prétendre les personnes qui en souffrent ? Et quelles démarches faut-il accomplir ?
Il est parfois difficile d’y voir très clair dans l’imbroglio administratif… Mais grâce à cet article, ce ne sera plus un problème !
Vous découvrirez enfin clairement :
- Ce qu’est le burn out ;
- Si le burn out est une maladie professionnelle ou non ;
- Ainsi que les démarches que vous pourrez accomplir !
Ne passez pas à côté de vos droits par manque de compréhension ! Utilisez cet article comme un guide !
Clé n°1 : comprendre le burn out
Origines du burn out comme maladie professionnelle
Le burn out, en tant que maladie professionnelle, a commencé à être étudié à partir des années 70 par Herbert J. Freudenberger, puis par Christina Maslach. Il est défini par Baron Perlman et Alan Hartman, comme étant « une réponse au stress émotionnel chronique avec trois dimensions :
- L’’épuisement émotionnel ou physique ;
- La diminution de la productivité ;
- Et la sur-dépersonnalisation ».
Face à la multiplication des situations de syndrome d’épuisement professionnel, le Gouvernement s’est également penché sur la question. La Direction Générale du Travail a publié en 2015 un guide d’aide à la prévention.
Quel public est le plus susceptible de faire un burn out ?
Le burn out est une maladie professionnelle qui peut concerner absolument tout le monde. Du cadre au salarié, en passant par l’entrepreneur ou le professionnel libéral.
Certaines personnes vous diront que les personnes les plus à risque sont des personnes fragiles, sans grande envie de travailler… Ne les écoutez pas, parce que c’est tout le contraire !
Les personnes sujettes au syndrome d’épuisement professionnel sont extrêmement investies dans leur travail. Leurs capacités professionnelles ne sont donc nullement à remettre en cause !
Burn out et maladie : quelle répercussion professionnelle ?
Un syndrome d’épuisement professionnel va venir bousculer votre vie. Par la violence des symptômes qu’il provoque. Mais surtout par rapport au fait que prendre conscience et accepter son burn out est complexe. Des répercussions vont alors se produire sur :
- La personne en elle-même : dévalorisation, dépression, troubles somatiques…
- Son entourage : repli sur soi, irritabilité, isolement, accès de colère…
- Ou encore son travail : désinvestissement, baisse de motivation, perte d’efficacité…
Clé n°2 : burn out et maladie professionnelle
Le burn out est-il une maladie professionnelle ?
Aujourd’hui encore, le burn out est controversé quant à sa qualification de maladie professionnelle.
Après le rejet d’une proposition de loi en 2018, il faut attendre mai 2019 pour qu’une nouvelle avancée se produise. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a enfin pu se positionner par rapport au burn out. Pour autant, le burn out n’est toujours pas considéré comme une « maladie professionnelle » à proprement parler.
Contrairement à ce qui a pu être avancé dans certains médias, les personnes concernées devront donc encore se battre pour parvenir à prouver le lien entre leur état et leur emploi…
Le burn out : une maladie pas seulement professionnelle…
Le burn out est principalement observé dans le cadre du travail. Néanmoins, si le flou persiste, c’est notamment parce qu’il en existe également d’autres types, tels que :
- Le burn out parental : l’arrivée d’un nouveau bébé ou encore l’éducation des enfants… vont engendrer beaucoup de pression. Pression de la société. De votre famille ou de votre entourage. Pression du partenaire, qui n’est pas toujours d’accord avec vous. Ou encore de l’enfant lui-même, notamment durant l’adolescence.
- Le burn out sentimental : Le burn out peut également apparaître au sein d’un couple. Parce que faire plaisir à l’autre conduit parfois à vous oublier vous-même. Cela peut demander énormément d’efforts. Voire de sacrifices. Tout est une question d’équilibre. Faire plaisir à l’autre oui. S’oublier, non.
Clé n°3 : Maladie professionnelle, accident de travail, comment déclarer un burn out ?
Même si le burn out n’est pas officiellement reconnu comme maladie professionnelle, il existe d’autres possibilités qui s’offrent à vous au niveau administratif.
Burn out : faut-il choisir de s’arrêter ?
La première chose à faire est de solliciter un arrêt de travail auprès de votre médecin traitant. Le burn-out peut représenter une incroyable opportunité, mais pour pouvoir en prendre conscience, vous devez commencer par lâcher prise. Et pour cela, l’arrêt est une base nécessaire.
Une fois en arrêt, vous pourrez considérer vos différentes possibilités.
Les conditions de prise en compte du burn out comme maladie professionnelle.
Bien que le syndrome d’épuisement professionnel ne soit pas reconnu comme une maladie professionnelle, il est possible d’avoir accès à ce statut. Mais dans ce cas précis, la personne va devoir « prouver » :
• d’une part que son burn out est lié de façon directe et exclusive à son travail ;
• d’autre part que le taux d’incapacité permanente partielle (IPP) qui en a découlé est supérieur ou égal à 25%.
Il est impératif que la personne transmette sa demande à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie dans les 15 jours suivant son arrêt de travail.
Burn out et médecine du travail
Si vous êtes en burn out et que vous ne souhaitez pas le faire reconnaître comme maladie professionnelle, vous pouvez faire appel à votre service de médecine du travail pour :
- Constater votre « inaptitude » : il confirme que vous ne serez pas en capacité de reprendre votre poste. A terme, la procédure ainsi engagée débouchera sur un licenciement pour inaptitude.
- Faire des préconisations pour adapter vos conditions de travail auprès de la CARSAT.
Burn out et accident de travail
Tout comme pour la maladie professionnelle, il est possible de faire reconnaître le burn out comme accident du travail sous certaines conditions. Ici, il faut que le burn out survienne à la suite d’un événement soudain, ou qu’il provoque un accident.
Les caractéristiques qui doivent être remplies sont les suivantes :
- Contrairement à une maladie professionnelle, l’accident, entrant en cause dans le burn out, doit survenir de façon soudaine ;
- De même pour les dommages subis par la personne ;
- Et il doit y avoir un lien direct entre le travail et l’accident.
Quels décisions prendre vis-à-vis de son emploi durant un burn out ?
Suite au burn out, vous disposez de plusieurs choix vis-à-vis de votre emploi :
- Adapter votre poste de travail ;
- Opter pour le mi-temps thérapeutique ;
- Faire un bilan de compétences : auprès de Pôle Emploi, ou d’un organisme privé ;
- Démissionner : en restant vigilant à la perte de revenus ;
- Solliciter une rupture conventionnelle : soumis à l’accord de votre employeur.
Vous devez savoir qu’un syndrome d’épuisement professionnel ne se produit pas nécessairement qu’une seule fois dans une vie. Alors accordez-vous le temps de la réflexion. Ne foncez pas immédiatement sur un nouveau projet. Prenez votre temps pour sortir de ce burn-out. Qui sait, ce sera peut-être pour vous l’occasion d’envisager une reconversion professionnelle et de trouver votre mission de vie !
Et si vous voulez être guidé(e) sur cette question, vous pouvez télécharger le kit de démarrage de la méthode CAP ! Son objectif ? Vous aider à faire le point pour avancer vers la vie qui vous ressemble !
Non, la reconnaissance automatique du burn out comme maladie professionnelle n’est pas encore pour aujourd’hui ! Mais ne vous découragez pas pour autant. Faites le point sur les possibilités qui s’offrent à vous, et choisissez celles qui vous conviennent le mieux !
Et vous ? Qu’allez-vous choisir ? Si l’un de ces éléments ne vous semble pas clair, n’hésitez pas à poser vos questions à nos coachs CAP en commentaire !