L’éducation positive, sur le principe, je crois que nous sommes toutes et tous d’accord. Nous sommes partantes pour une éducation douce, bienveillante, avec le sourire, où l’attention, la compréhension, le dialogue, ont remplacé les méthodes autoritaires classiques que nous avons, nous, vécues enfants.
Depuis la création du programme Les défis des filles zen, je me rends de plus en plus compte à quel point la confiance en soi, l’harmonie intérieure font souvent défaut chez les adultes d’aujourd’hui. Et à quel point cela donne matière à réfléchir s’agissant de nos méthodes éducatives traditionnelles.
Toutes, nous souhaitons élever nos enfants en futurs adultes autonomes, épanouis, responsables. Mais la question qu’on se pose c’est: je fais quoi à la place, si j’enlève les punitions, le coin, le marchandage? Je fais quoi face aux colères, aux caprices, aux cris, aux pleurs? Je me pose toutes ces questions depuis que mon grand (4 ans, s’il vous plaît) nous en fait voir de toutes les couleurs. J’ai donc acheté il y a quelques semaines l’une des bibles de l’éducation positive et bienveillante « J’ai tout essayé », d’Isabelle Filliozat.
Je l’ai acheté pour moi, et puis… ça m’a tellement plu, et aujourd’hui, après quelques jours de pratique, je ressens tellement la logique voire l’évidence de ses conseils, que j’ai eu envie de les partager avec vous. Vous qui, peut-être vivez les mêmes périodes de remises en cause de votre éducation, partagée entre l’envie de faire mieux, et le manque d’outils concrets pour que ça ne soit pas l’anarchie non plus à la maison 🙂
Voici donc 10 leçons d’éducation positive tirés de « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat.
Le petit truc en plus que j’ai aimé dans ce livre
La mise en page 🙂 J’ai choisi une édition très agréable, avec des croquis, des bulles (par Anouck Dubois), mettant en mots ce qui se passe dans la tête de mon enfant quand il réagit comme ça, puis des petits dessins pour présenter plusieurs options à chaque fois (et non pas une seule et unique bonne solution). Ce qui est amusant, c’est que mon fils a adoré regarder le livre avec moi du coup 🙂
Leçon n°1: l’expression clé de l’éducation positive à retenir
Il faut remplir en permanence le réservoir d’amour de notre enfant, même et surtout quand son attitude nous met en colère. C’est là qu’il en a le plus besoin.
Quand il nous agace, on est tentée de l’isoler, de le punir, de le disputer, de dire des paroles blessantes même… Alors qu’il a avant tout besoin d’être rassuré et aimé encore plus.
Leçon n°2: tenir compte des stades de développement
Nombre de nos réactions sont inadaptées au niveau de développement de notre enfant… non, un bébé de 12 mois ne fait pas de caprices, il n’en est pas capable… Non, un enfant de 2 ans ne « ment » pas, mais il n’est pas en mesure de faire les liaisons entre ce qu’il a fait et ses conséquences.
Leçon n°3: se rendre disponibles… même quand on ne l’est pas
Il est important de prendre du temps pour notre enfant , même quand on est débordées. Lui accorder quelques minutes pour jouer, pour un câlin, pour échanger quelques mots. Mais surtout, ne pas le faire attendre et reporter sans cesse le moment de partage. « Attends, chéri, je termine la lessive », « Attends, chéri, je suis au téléphone », etc… « Demande à papa s’il est disponible plutôt »: ses besoins ne sont alors pas satisfaits, ce qui risque d’avoir des conséquences en termes de colères, de pleurs, de nervosité.
Leçon n°4: réagir face à une crise de rage
Face aux crises de colère, il est difficile pour les parents de réagir, d’autant plus quand le regard des autres entre en jeu. Pourtant, la meilleure chose à faire est de contenir l’enfant physiquement avec tendresse et fermeté pendant qu’il crie pour l’aider à retrouver le calme, en lui disant des paroles douces. Bien sûr la dernière chose à faire au contraire est de s’énerver et de hausser la voix, en lui demandant, lui, de se calmer.
Pour éviter ce type de crises par exemple au supermarché quand les stimulations sont très nombreuses, et qu’en plus on lui demande de ne pas bouger et de ne rien toucher, une bonne idée consiste à lui confier des petites missions, cela permettra de focaliser son attention et diminuera son stress (pour moi, c’est redoutable, encore testé et approuvé ce matin, en courses!). |
Leçon n°5 d’éducation positive : face aux bébés qui touchent à tout
Dans leur période touche-à-tout, entre 12 et 18 mois, les bébés ne sont pas en âge d’avoir conscience du danger ni de ce qui est permis ou pas. Plutôt que de s’exténuer à répéter non dans tous les sens, il faut plutôt lui dire « stop » et intervenir physiquement pour lui montrer ce qu’il a le droit de faire de manière positive…
Insister sur ce qu’il ne peut pas faire, c’est comme dire à quelqu’un « surtout ne pense pas à une girafe »… Quelle est la première chose qu’il va faire? Visualiser une girafe 🙂
De même, il est préférable de sécuriser un maximum l’environnement et de le laisser explorer.
Leçon n°6: comment réagir aux pleurs la nuit?
Le principe en matière d’éducation positive est simple: s’il pleure la nuit, il est important de répondre à ses demandes.
Pour cela, l’idéal est de lui faire un câlin, sans ajouter de stimulation qui le réveillerait davantage (laisser la lumière éteinte, ne pas parler fort, ne pas prendre de jouets). L’idéal est d’intervenir dès les premiers pleurs, avant qu’il ne se réveille totalement, et de poser simplement sa main sur lui pour le rassurer.
Leçon n°7: gérer la période du « non »
Quand notre enfant s’oppose, c’est simplement parce qu’il a l’impression de ne pas avoir sa place quand on lui donne des ordres, il a besoin de montrer son opposition pour s’affirmer, et protéger son identité. Ce qu’il faut faire dans ce cas là, c’est lui offrir un choix pour lui permettre de mobiliser une autre partie de son cerveau, lui poser une question, pour l’amener tout seul à la conclusion et à l’action qui est attendue de sa part. Installer des routines est également une manière d’éviter d’enchaîner les ordres qui sont difficiles à accepter.
Un exemple encore en date de ce soir…. en promenade en draisienne. Il enchaîne les crises de colère, il ne veut plus avancer. Je lui demande « tu préfère rentrer en étant devant, ou derrière maman? » Et bam, miracle, il s’arrête de pleurer, réfléchis, et me réponds « devant », et le voilà reparti… 🙂 |
Leçon n°8: et quand il fait une bêtise?
Tout dépend bien entendu de l’âge de l’enfant. Mais il faut bien retenir que jusqu’à 2-3 ans, quand il fait des bêtises, il est surtout en train d’exercer sa coordination motrice mais n’a pas encore d’image mentale assez stable pour comprendre le résultat de ses actes et savoir qu’il fait une bêtise.
La solution? Essayer de le faire agir dans l’autre sens pour réparer sa bêtise si c’est possible. Par exemple, lui tendre l’éponge si le verre est renversé par terre, etc…
Leçon n°9: accueillir ses émotions
Quand notre enfant est triste, ou bien énervé, frustré, ou en colère, il est important d’accepter qu’il vive et manifeste ces émotions, plutôt que d’essayer de les « éteindre » pour retrouver le calme.
On peut par exemple mettre des mots sur ce qu’il semble vivre: « tu as le droit d’être fâché, tu aimerais regarder encore la télévision mais maintenant on se lave les mains et on passe à table ».
Mettre des mots, ça aide notre enfant à passer à autre chose, en lui montrant qu’on comprend ce qui se passe en lui.
Leçon n°10: régler les disputes dans les fratries
Les disputes entre les enfants sont vraiment source de tensions pour les parents. Selon leur âge, on peut commencer par dire « STOP » aux enfants et leur décrire la situation pour les intéresser et arrêter la dispute. On peut également leur proposer de trouver une solution à la dispute.
S’ils sont trop petits pour cela, on peut leur proposer des choix, par exemple, s’ils se disputent un petit camion:
- je reprends le camion et vous jouez avec autre chose
- chacun son tour joue avec le camion, je mets un petit minuteur
- je trouve un autre jeu pour alterner.
S’ils sont plus grands, on peut proposer une médiation où chacun s’exprime à son tour et l’autre l’écoute.
L’éducation positive ou comment imposer des limites sans punitions & sans fessées
Voici donc le mode d’emploi magique (mais ne veut pas dire facile, attention:-)) que j’ai retenu de « j’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat pour remplacer punitions, chantages et fessées:
- ne pas dire non à tous bouts de champs alors même que parfois il ne fait que montrer et ne nous demande rien;
- accepter qu’il exprime sa colère et sa frustration, mettre des mots dessus;
- donner des consignes positives plutôt qu’interdire, lui dire ce qu’il a le droit de faire pour ne pas focaliser son attention sur ce qu’il n’a pas le droit de faire;
- lui poser des questions pour l’inviter à respecter les règles tout en mobilisant une autre partie de son cerveau (analyse / solutions);
- s’il fait une bêtise, l’aider à la réparer pour le responsabiliser;
- s’il y a besoin de le punir, ne pas l’isoler avec sa colère, plutôt s’assoir près de lui au calme et essayer de comprendre avec lui ce qui se passe et ce qui le met en colère.
Et surtout, surtout, ne pas oublier de relativiser, il y a plus difficile dans la vie qu’une crise de colère de ses petits anges, même si, sur le coup, c’est difficile de rester calme… Parfois, nous réagissons outre mesure parce que nous-mêmes ne sommes pas sereines et avons besoin de temps pour nous: à nous de nous organiser pour changer cela, car il y a des solutions!
Appliquiez-vous déjà ces recettes d’éducation positive à la maison? Qu’est-ce qui marche le mieux pour vous?
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3 Responses
merci bien
merci pour les leçons
merci pour cet article, il est trés utile